Pourquoi j’ai changé de carrière à presque 50 ans ?
T’as peur du changement ? Mais non ! J’y suis bien dans ma prison dorée.
Mon beau salaire, ma belle BMW coupée, mes vacances, mes séminaires à l’étranger, mes autres avantages et en plus on me fout la paix au bureau, je gère mes projets et tente de motiver mon équipe … et pourtant !
Et pourtant, cette maudite petite voix intérieure qui ne me lâchait pas. Vas-y ! Tu n’aimes plus ce que tu fais ! Tu es en désaccord avec ton management, tu ne crois pas en ton projet, tu ne t’épanouis plus !
J’avais beau lui dire de se la boucler, surtout quand j’étais au volant de ma BM, et pourtant elle trouvait toujours le moment pour me susurrer à l’oreille : « Va, vis et deviens ! ».
Et puis, un après-midi de printemps, je me prépare pour mon énième « one to one » comme on dit dans le jargon corporate, et le couperet tombe. « On doit se séparer de toi… Restructuration, manque de budget… La messe est dite ! ».
Passés le choc de l’annonce et la gestion opérationnelle liée à mon licenciement, la fameuse petite voix ne m’a pas fait de cadeau. Au lieu de me dire : « Bonne nouvelle, tu vas enfin pouvoir faire ce que tu veux maintenant que tu approches des 50 ans… », non, elle me harcèle pour que je retrouve un job semblable à celui que je viens de quitter et aussi vite que possible. Donc je cherche, je ‘network’, je fais comme si… Et pourtant je sais au plus profond de moi que je ne veux plus de cette, désormais, ancienne vie professionnelle ! Oui mais alors quoi ?
Perso, ça m’a pris du temps, accompagné d’un coach. Ce cheminement est à la fois plein d’espoirs, de nouveaux projets et d’autres moments déprimants au possible. Bienvenue dans les montagnes russes émotionnelles.
L’accompagnement par un professionnel m’a été salvateur afin de garder la tête hors de l’eau ainsi que les mots bien choisis par mes proches qui me furent également très utiles dans les moments où le doute était à son paroxysme.
Petit à petit, je comprends le fameux SENS que je veux donner à ma seconde partie de carrière. Je veux plus d’ « humain », tout en mettant à profit toute l’expérience acquise durant ces 20 premières années professionnelles dans des grosses boîtes.
En multipliant les interviews dans des cabinets de recrutement, je me rends compte que j’inverserais bien les rôles entre mon interlocuteur et moi.
Jusqu’au jour où, lors d’une interview chez Generations Recruitment, je conclus l’interview par « En fait c’est ton job que je veux faire ».
Et c’est à ce moment que j’ai mis toute mon énergie à devenir ce recruteur que je suis depuis maintenant 3 ans.
Travailler à la fois avec des clients qui me mandatent pour leur trouver leur futur collaborateur.trice et rencontrer des talents motivés par le changement, l’évolution de carrière me nourrit au quotidien.
Ma satisfaction ultime se matérialise lorsque « mon » candidat et « mon » client scellent un accord de collaboration.
Conclusion :
Je ne rejette certainement pas ces 25 ans premières années de carrière qui furent passionnantes. Un licenciement ne vient jamais par hasard (il y a toujours une/des raison.s). Il faut l’accepter et surtout la prendre comme une opportunité pour se réinventer si tel est votre souhait – et ce fut le mien.
Il est parfois difficile de prêter attention à sa petite voix intérieure, mais rappelez-vous bien qu’il n’y a qu’une personne qui soit aux commandes de votre vie : VOUS.
Marc Lellouche